Comprendre leurs émotions pour mieux les accompagner

Les enfants vivent leurs émotions avec une intensité et une spontanéité qui peuvent parfois sembler incompréhensibles aux adultes.

Leur perception du monde est influencée par des illusions mentales, des croyances inconscientes qui modulent leur rapport aux émotions, aux interactions et aux changements.

Mieux comprendre ces illusions permet aux parents d’aider leur enfant à développer une intelligence émotionnelle plus solide, favorisant la confiance, l’équilibre et une communication saine.

Déculpabilisation parentale : vous faites déjà de votre mieux !

💙 Bonne nouvelle : il n’existe pas de parent parfait.
Nous faisons tous des erreurs et ajustons nos réactions au fur et à mesure que nous apprenons.

Les enfants n’attendent pas des parents qu'ils réagissent parfaitement à chaque émotion. Ce qu’ils recherchent, c’est une présence, une écoute et une validation de leur ressenti.

🔹 Vous avez parfois répondu maladroitement ? Ce n’est pas grave ! L’important est de montrer qu’on est ouvert au dialogue et qu’on peut évoluer.
🔹 Vous avez ignoré une émotion parce que vous étiez fatigué·e ? Ce n’est pas un drame, l’enfant a aussi d’autres repères affectifs autour de lui.

📌 L’important est de rester bienveillant envers vous-même. Un parent qui s’excuse ou qui explique sa réaction aide son enfant à comprendre que l’erreur est humaine et qu’on peut toujours ajuster.

 

🌀 L’illusion de permanence

📌 Ce que l’enfant pense → "Ce que je ressens maintenant durera toujours."
Un enfant qui éprouve une émotion intense a du mal à imaginer qu’elle finira par s’apaiser. Une peur, une tristesse ou une colère lui semblent immuables et envahissantes.

💡Comment l’aider ?
✔ Valider son ressenti → "Je comprends que tu sois triste, c’est normal. Mais cette tristesse va s’atténuer."
✔ Donner un repère temporel → "Rappelle-toi, hier tu étais inquiet·e et finalement ça s’est arrangé."
✔ Créer une transition → Proposer une activité qui engage son attention pour l’aider à avancer vers un autre état émotionnel.

Exemple concret → Tom, 6 ans, pleure après une dispute avec son ami. Il est convaincu que leur amitié est "terminée pour toujours". Son parent valide son émotion ("Je vois que tu es triste, c’est compréhensible."), puis lui rappelle qu’ils ont déjà eu une dispute qui s’est résolue ("Rappelle-toi la dernière fois, vous avez reparlé et joué ensemble après."). Une petite activité extérieure l’aide à se calmer et à prendre du recul.

🔮 L’illusion de perspective unique

📌 Ce que l’enfant pense → "Ce que je ressens, tout le monde devrait le ressentir pareil."
Les enfants ont du mal à comprendre que chacun perçoit une situation différemment. Ils pensent souvent que leur ressenti est universel et sont surpris lorsqu’une émotion est perçue autrement par un parent ou un ami.

💡Comment l’aider ?
✔ Encourager l’empathie → "Comment crois-tu que l’autre personne ressent cette situation ?"
✔ Faire des jeux de rôle → Demander à l’enfant d’imaginer qu’il est quelqu’un d’autre, et comment cette personne réagirait.
✔ Lire des histoires avec des points de vue multiples → Montrer qu’il existe plusieurs façons de vivre et interpréter une expérience.

Exemple concret → Léa, 7 ans, est contrariée parce qu’un camarade n’a pas voulu jouer avec elle. Elle pense que c’est "méchant". Son parent l’aide à voir l’autre perspective : "Imagine que ton ami soit fatigué ou veuille jouer à autre chose. Que ressent-il ?". Avec cette réflexion, elle apprend à voir au-delà de son propre ressenti.

🎭 L’illusion d’impuissance

📌 Ce que l’enfant pense → "Je ne peux rien changer, tout est hors de mon contrôle."

Face à une difficulté ou une frustration, un enfant peut ressentir une perte totale de pouvoir, croyant qu’il ne peut rien faire pour améliorer sa situation.

💡Comment l’aider ?
✔ Valoriser les petites victoires → "Regarde ce que tu as réussi aujourd’hui, c’est une belle avancée !"
✔ Offrir un choix → Lui permettre de prendre une décision (même minime) pour retrouver un sentiment de contrôle.
✔ Transformer la perception → "Quel petit pas pourrais-tu faire pour changer cette situation ?"

Exemple concret → Noah, 9 ans, est frustré car il n’arrive pas à résoudre un problème de mathématiques. Il se sent "nul" et pense qu’il ne réussira jamais. Son parent l’aide à voir ce qu’il a déjà compris dans l’exercice ("Regarde, tu as bien avancé ici !"), lui propose un choix ("Veux-tu essayer une autre façon ou faire une pause et y revenir après ?") et l’encourage avec une perspective positive ("Ce n’est pas que tu ne sais pas, c’est que tu es en train d’apprendre.").

Comment réagir quand l’enfant refuse d’exprimer ses émotions ?

👀 Respecter son espace émotionnel → Si l’enfant ne veut pas parler, ne pas le forcer immédiatement. Proposer des alternatives comme le dessin ou les jeux de rôle pour qu’il s’exprime autrement.

💬 Utiliser des phrases ouvertes → Au lieu de dire "Pourquoi tu es triste ?", essayer "J’ai l’impression que quelque chose te tracasse, tu veux en parler ?"

🤗 Normaliser l’émotion → Lui montrer qu’il a le droit d’avoir des hauts et des bas. "Parfois, on n’a pas envie de parler tout de suite, c’est OK. Je suis là quand tu seras prêt·e."

🎭 Créer un environnement sécurisant → Les enfants parlent plus facilement dans un cadre détendu : en marchant, en jouant, ou lors d’un moment calme sans pression.

Fun facts sur les émotions des enfants !

🔹 Les bébés naissent avec seulement 4 émotions de base : joie, colère, tristesse et peur. Les autres se développent avec l’apprentissage et les interactions sociales !

🔹 Un enfant peut ressentir une émotion intense sans savoir pourquoi. Son cerveau est encore en train d’apprendre à faire le lien entre un événement et une émotion.

🔹 Les émotions sont contagieuses, même chez les tout-petits ! Si un parent montre de l’apaisement et de la sérénité, l’enfant régule mieux ses propres ressentis.

🌿 Comprendre les illusions mentales des enfants et éviter les pièges classiques permet d’accompagner leur développement émotionnel avec bienveillance et efficacité.

Partage en commentaire : Quelle est l’émotion que ton enfant exprime le plus souvent ?